Révoltes paysannes: que pouvons-nous faire de notre côté?

A l’heure où la colère des agriculteurs gronde, prenons aussi nos responsabilités lorsque nous faisons nos courses!

Car oui, rien ne sert de montrer du doigt et d’accuser uniquement les politiques agricoles, la distribution, la concurrence déloyale. Ce sont bien aussi nos comportements d’achat que nous devons remettre en question car faire nos courses est un acte que nous pouvons rendre chaque jour engagé.

Apporter notre soutien au monde paysan, ce n’est pas juste s’offusquer sur les difficultés auxquelles sont confrontés nos agriculteurs, c’est privilégier les produits suisses, repenser sa manière de se nourrir en choisissant des produits régionaux, de saison, prendre en compte ce que les territoires proches de nous ont à nous offrir.

Alors si vous voulez partagez l’exaspération des agriculteurs, ne pensez pas à eux seulement devant votre écran en écoutant leurs témoignages, mais soyez engagés au moment de faire vos achats. Et ne laissez pas non plus tomber les petits artisans sous prétexte qu’ils sont trop chers. Sur cinq boulangers dans notre région région, deux ont fermé boutique en une année. C’est trop et c’est triste.

Dans nos vallées de montagne, pays du Raclette du Valais AOP et d’une multitude d’autres spécialités fromagères qui sont produites dans nos laiteries, n’hésitons pas à mettre des fromages à nos menus ! L’agriculture de montagne entretient nos paysages, empêche que nos versants ne soient entièrement couverts de forêts ; le bétail mange les prairies que Dame Nature fait pousser et les transforme en lait car nous autres bipèdes serions bien incapables de nous sustenter de fleurs et de graminées !

Pensons aussi au Pain du Grand Entremont, aux Eaux de Sembrancher, aux tisanes du St-Bernard, aux mélanges d'herbes aromatiques des Simples, à la Saucisse d'Entremont, demandons de la viande locale dans nos boucheries, dénichons les petits produits locaux au Goût des cimes dans les épiceries locales. 

Et lorsqu’on accuse la grande distribution, réfléchissons aussi à quel point nous ne leur mettons pas la pression en dépensant chaque année 10 milliards en faisant nos courses à l’étranger pour essayer de trouver meilleur marché. Le tourisme alimentaire, nous en sommes directement responsables. Nos deux grands distributeurs sont des coopératives : aucun dividende, pas de courses aux profits pour que quelques-uns puissent s’enrichir sans scrupule. Mais chaque jour, la pression pour que les prix baissent sur les étals des supermarchés afin de fidéliser des consommateurs qui font la chasse aux bas prix.

Savoureux voyage dans le Pays du Goût des Cimes dans le Grand Entremont! Nos agriculteurs et nos artisans sont ici. Nous ne les laisserons pas tomber!

 

En ce qui concerne un certain découragement du monde paysan vis-à-vis des attentes qu'on a d'eux en termes de biodiversité, nous vous invitons à lire cet excellent entretien réalisé par l'Agence de presse agricole romande (AGIR) avec Alain Lugon. 

Entretien